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Le secondaire? Même pas peur…

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Par Annie Chauvette, travailleuse sociale, Réussite Éducative Montcalm

L’entrée au secondaire de son enfant c’est toute une étape dans la vie d’un parent. Même si ce n’est pas votre premier enfant qui entame ce passage, ça fait toujours un pincement au cœur, donne un « coup de vieux » et un petit stress par la même occasion. Après l’entrée à la maternelle, les changements d’écoles, les dodos chez des amis, le secondaire c’est la grande école et ça fait peur!

Les enfants entrent dans une période de grandes turbulences. Ils changent beaucoup et rapidement lors de leur entrée au secondaire. Il y a plusieurs raisons à ces changements et elles sont regroupées ici en 3 catégories :

Les changements liés aux hormones :

C’est en moyenne vers l’âge de 12 ans que les enfants entrent dans leur période de puberté. Non seulement votre enfant vivra une panoplie de changements physiques et émotifs, mais il devra, en plus, s’adapter à toutes sortes de changements liés à l’école (casier, horaire, locaux, etc.). Ce ne sera pas toujours évident pour votre enfant et encore moins pour vous de suivre où il en est et comment il se sent. La communication avec lui pourrait devenir moins facile. Il pourrait être plus secret, avoir une attitude plus arrogante ou passer d’une émotion à l’autre rapidement et sans raison apparente. Ce sont ses hormones qui lui jouent des tours.

Restez présents et à l’écoute. Soyez de bons conseils. Continuez à lui manifester de l’amour et une présence chaleureuse. 

Les changements liés au développement de l’autonomie 

Avec l’arrivée dans l’adolescence et le passage au secondaire vient le besoin de liberté et d’autonomie. L’enfant sedétache graduellement de ses parents et c’est son réseau d’amis qui devient le plus important pour lui. C’est vers ses amis qu’il va se tourner quand il aura besoin de conseils et c’est auprès d’eux qu’il va se découvrir et se définir.

Il va goûter à une nouvelle liberté en passant d’un endroit très encadré (l’école primaire) à un endroit où il doit faire preuve d’autonomie rapidement (le secondaire). Fini les déplacements en rang, la cour d’école et les heures de dîner encadrées. Il va probablement tester ces nouvelles limites. Il se peut qu’il sèche des cours, qu’il ne remette pas ses travaux à temps ou qu’il fasse le contraire de ce que vous lui avez dit. Il a l’impression qu’il est assez vieux pour s’occuper de lui-même et savoir ce qui est bon pour lui. On a parfois tendance à le croire, il est convaincant. Cependant, il a encore besoin sinon plus d’être épaulé et de profiter de vos bons conseils.

Ce besoin de liberté et d’autonomie chez l’adolescent vient avec une impression de perte de contrôle pour le parent. C’est difficile d’être moins au courant de ce qui se passe quotidiennement dans la vie scolaire de son enfant et de le voir tester les limites. Pour l’aider, il est important de garder une stabilité, un cadre à la maison (règles et routine) et surtout de le laisser assumer les conséquences de ses choix. C’est de cette façon qu’il va apprendre et faire les bons choix. Vous lui avez enseigné vos valeurs. Il va assurément y revenir après ses tests et les utiliser comme base pour définir les siennes. 

Les changements liés au stress :

Même s’il a hâte de commencer le secondaire, votre enfant vit du stress. Le stress est un allié lorsqu’il pousse à relever des défis et à donner le meilleur de nous-mêmes. Par contre, il peut nuire quand il empêche d’avancer et donne des maux de ventre. Le corps réagit lorsqu’il fait face à de la nouveauté, lorsqu’il a peur de se sentir jugé, de ne pas être à la hauteur ou lorsqu’il sent qu’il n’a pas le contrôle sur une situation. Tous ces ingrédients se retrouvent dans cette transition.

Les inquiétudes ou stress des parents par rapport à l’entrée au secondaire ne sont pas les mêmes que ceux de l’enfant. Les parents, selon leur vécu et ce que reflète souvent l’actualité, ont tendance à voir le côté plus sombre de l’école secondaire; intimidation, rejet, drogue, alcool, sexualité, influence des autres.

Vos enfants ne sont souvent pas rendus là dans leur réflexion. Leurs plus grandes inquiétudes, quand ils pensent à leur entrée au secondaire, sont : de ne pas se faire d’amis, de ne pas être capable d’ouvrir leur cadenas ou de se perdre dans l’école. Il faut donc éviter de créer de nouvelles craintes en transmettant vos inquiétudes. 

Il se peut qu’il ne vous en parle pas directement de ses inquiétudes. Soyez à l’écoute des non-dits. Le « je m’en fous » ou « ça ne me dérange pas », cache souvent un « ça me fait peur, mais je ne veux pas avoir l’air faible ». Gardez le contact avec votre adolescent et parlez avec lui. Allez-y avec l’humour, ça aide. Recevez ses inquiétudes sans les banaliser et surtout ayez confiance en sa capacité d’adaptation et de faire des choix. 

Dans tous ces changements quel rôle peut jouer le parent?

Vous êtes les personnes les mieux placées pour savoir ce qui est bon pour vos enfants. Pour soutenir votre enfant à travers cette transition, soyez là pour lui. Encouragez-le et soulignez ses bons coups. Intéressez-vous à ces projets et encouragez l’effort et pas le résultat.

La réussite de votre enfant dépend aussi de votre implication. Si votre jeune sent que vous faites équipe avec l’école, il sera plus enclin à réussir. Participez aux rencontres et communiquez avec les enseignants. Parlez positivement de l’école, peu importe votre expérience du secondaire, il ne vivra pas nécessairement la même. Vous l’aiderez ainsi à maintenir de bons liens avec l’école et ceux qui y travaillent.

À retenir pour que la transition se passe bien. 

Vous êtes ceux qui connaissent le mieux votre enfant.

  • Soyez présents et impliquez-vous;
  • Soyez à l’écoute et de bons conseils;
  • Encouragez-le;
  • Ayez confiance en votre jeune et en vous-même!